Le personnel du Musée de la monnaie a été attristé d’apprendre le décès de l’artiste Alex Colville, le 16 juillet à son domicile de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, à l’âge de 92 ans. M. Colville est l’un des peintres les plus célèbres au Canada, mais ses sculptures, elles, sont moins connues. Cependant, si vous scrutez votre petite monnaie, vous trouverez peut-être un exemple de son travail. En effet, pour commémorer le centenaire de la Confédération, en 1967, le ministre des Finances de l’époque, Mitchell Sharp, a constitué un jury chargé de choisir les motifs devant orner les pièces de monnaie mises en circulation spécialement pour l’occasion. Les membres du jury ont opté pour les œuvres d’Alex Colville et, cette année-là, les motifs simples mais saisissants de l’artiste ont figuré sur toutes les nouvelles pièces frappées par la Monnaie royale canadienne. Les lignes nettes, précises, rappellent le style pictural de Colville, mais il a peut-être aussi été influencé par les premières pièces frappées par l’État libre d’Irlande en 1928, dont les motifs ont été conçus par le sculpteur anglais Percy Metcalfe.
Tout comme Metcalfe, Colville s’est inspiré de la faune, mais pas seulement en tant que symbole du patrimoine naturel du Canada; à ses yeux, chaque animal choisi représentait des valeurs et des vertus. Ses motifs d’une grande beauté suscitent la réflexion et nous donnent un aperçu de la façon dont l’artiste voyait le Canada. Même si les pièces n’ont été mises en circulation que pendant une année, elles demeurent populaires et elles ont fait partie, en 2012, de la liste des meilleures créations canadiennes de tous les temps publiée par le site Web The Canadian Design Resource. Colville explique ses motifs (extrait tiré du Rapport du Directeur de la Monnaie royale canadienne de 1966) :
Le dollar
« La bernache canadienne (outarde) …est un de nos oiseaux les plus majestueux en même temps que typiquement canadien. Elle évoque de lointains voyages à travers de vastes étendues et dégage une sorte de dynamisme serein. »
La pièce de 25 cents
« Le chat sauvage (lynx)…évoque une sorte d’indépendance d’esprit et une formidable capacité d’action. »
La pièce de cinq cents
« Le lapin (lièvre d’Amérique)…survit grâce à son agilité et a sa rapidité, et symbolise la fertilité, la vie nouvelle, pleine de promesse – c’est un animal qui parle d’avenir et d’unité. »
Le Blogue du Musée
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