Des billets, des pièces, et bien plus encore
Les artéfacts en vedette ce mois-ci prouvent que la diversité est un critère important pour nous quand il s’agit d’enrichir la Collection. Celle-ci renferme notamment des instruments financiers, comme des actions, des obligations et d’autres documents représentant des engagements à payer sous une forme ou une autre. De tels objets contribuent à mettre en contexte le développement économique du Canada. Nous vous présentons également des exemples de « monnaie » et des pièces dignes d’intérêt d’un point de vue historique, tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Canada, certificat d’actions, Marconi Wireless Telegraph Company, 1906
La télégraphie, c’est-à-dire la transmission par ligne électrique de signaux en code Morse, était la façon la plus courante d’envoyer des messages à distance au XIXe siècle. Tout a changé au début du XXe siècle grâce aux travaux menés par Marconi et Fessenden dans le domaine de la télégraphie sans fil, qui reposait plutôt sur les ondes radio. Les lignes électriques n’étant plus nécessaires, les navires en détresse pouvaient désormais communiquer avec d’autres bateaux, et même avec la terre ferme. Plusieurs sociétés, dont la Marconi Wireless Telegraph Company, ont été fondées à cette époque afin de promouvoir ce nouveau moyen de communication en Europe et en Amérique du Nord et, bien sûr, d’en tirer des profits. En 1919, la Marconi a lancé à Montréal la première station de radio canadienne : XWA. Elle a également été l’une des premières firmes à participer aux recherches ayant mené à l’invention de la télévision.
États-Unis, billets contrefaits n’ayant jamais circulé, début du XIXe siècle
Au début du XIXe siècle, des criminels ont produit un grand nombre de faux billets américains dans les environs de Saint-Armand, une municipalité située du côté canadien de la frontière séparant le Vermont du Québec. La région, surnommée « Cogniac Street » d’après un terme argotique signifiant « faussaire » en anglais, était protégée de toute intervention américaine par la frontière internationale et se trouvait suffisamment loin de Montréal pour échapper à la surveillance des autorités canadiennes. Malgré tout, en février 1813, les forces de l’ordre locales ont procédé à l’arrestation de Daniel Blasdell, Joel Hill et Thomas Adams Lewis dans le cadre d’une importante saisie. Blasdell a témoigné contre ses complices et a avoué que Hill et Adams l’avaient embauché pour qu’il appose des signatures sur des documents contrefaits, dont nous vous présentons quelques exemples ici.
Chine, Park-Union Foreign Banking Corporation, épreuve d’une coupure de 10 dollars, 1922
Au début du XXe siècle, les banques canadiennes ont connu une période de croissance notable, caractérisée par une expansion de leurs réseaux au pays et des percées à l’étranger. Elles ont ouvert des succursales en Amérique du Sud, dans les Caraïbes et au Mexique afin de tirer profit des échanges commerciaux qui s’y faisaient depuis déjà longtemps. En 1919, la Union Bank of Canada a formé une coentreprise avec la National Park Bank de New York dans l’optique d’offrir des services bancaires en Extrême-Orient. De son siège situé à New York, la Park-Union Bank dirigeait des bureaux à Shanghai, Tokyo, Yokohama et Paris. Devant la compétition féroce que lui livraient les autres banques étrangères établies en Chine, la Park-Union a cessé ses activités en avril 1922. À ce que l’on sache, cette institution n’a jamais mis de billets en circulation : on ne trouve aujourd’hui que des spécimens et des épreuves comme celle qui est présentée ici.
Dynastie ilkhanide, règne d’Arghoun, dirham en argent, 1284-1291

La dynastie des Ilkhanides, des khans de second ordre ayant régné sur la Perse, était l’une des nombreuses branches qui se sont formées au sein de l’empire mongol à l’époque de l’invasion du continent eurasien, au XIIIe siècle. Son territoire s’étendait sur ce qui constitue aujourd’hui une bonne partie de l’Iran et de l’Irak. C’est Houlagou, l’un des petits-fils de Gengis Khan, qui a fondé cette lignée lors de la conquête de la Perse, laquelle s’est achevée par l’exécution du dernier calife abbasside, à Bagdad, en 1258. Arghoun (1285-1291), petit-fils d’Houlagou et quatrième khan de la dynastie, est entré dans l’histoire en tentant de convaincre les Européens de participer à sa croisade contre les Mamelouks d’Égypte. Les dirhams en argent émis pendant son règne comportent des inscriptions en mongol et en arabe.
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