Ô Reine Ô Canada
Le 9 septembre 2015, Sa Majesté la reine Elizabeth II a célébré un anniversaire historique. Ce jour-là, elle a en effet dépassé le record établi par son arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria, et est devenue le monarque détenant le plus long règne de l’histoire britannique, et donc de l’époque moderne au Canada. Si je parle d’époque moderne, c’est parce que le roi de France Louis XIV a régné quant à lui de 1643 à 1715. Les colonies françaises d’Amérique du Nord constituaient alors en grande partie ce qui allait devenir le Dominion du Canada bien des années après la mort du souverain français.
Mais le 9 septembre était une journée historique pour nous aussi! Après tout, ce n’est pas tous les jours que la Banque du Canada émet un billet commémoratif. À vrai dire, c’était seulement la troisième fois en 80 ans d’histoire.
Le premier billet commémoratif a vu le jour en mai 1935 pour souligner le 25e anniversaire du couronnement du roi George V. Seul billet de 25 $ jamais émis par la Banque du Canada, il se distinguait non seulement en raison de sa coupure hors du commun, mais également parce qu’il était l’unique billet de l’institution sans contenu canadien au verso. Le château de Windsor, l’une des résidences officielles de la famille royale, y était plutôt représenté.
Un deuxième billet commémoratif a été émis en 1967 : variante du billet de 1 $ de 1954, il comportait au recto le logo du centenaire de la Confédération et au verso, une vue du premier l’édifice du Centre du Parlement.
Observez attentivement le portrait de la Reine sur le billet de 1967, puis celui de la bande transparente du billet commémoratif de 2015. Il s’agit du même portait. Enfin, pas tout à fait : laissez-moi vous expliquer. Une variante d’une photo de la jeune princesse Elizabeth, prise en 1951 par le célèbre photographe Yousuf Karsh, a été intégrée au billet de 1954, de même qu’aux billets commémoratifs de 1967 et de 2015. L’image du billet de 2015 a été produite à partir de la même photo de Yousuf Karsh que la gravure de 1954, mais à une grande différence près : la Reine porte un diadème cette fois-ci. La jeune princesse Elizabeth était coiffée d’un diadème en diamants sur la photographie de Karsh, mais le graveur, George Gundersen, l’avait supprimé pour distinguer le portrait d’un autre inspiré du même cliché, mais utilisé sur un timbre. Notons au passage que le portrait a été colorisé pour en faire un élément holographique à reflets métalliques.
Le 9 septembre 2015, 180 invités de marque et dignitaires se sont réunis à Rideau Hall pour assister au dévoilement officiel du billet commémoratif de 2015. Votre humble serviteur était présent lui aussi, non pas à titre de dignitaire, mais comme « aide de camp » à la table où les invités pouvaient échanger des billets ordinaires de 20 $ contre de tout nouveaux billets commémoratifs – une véritable aubaine!
Comme dans la plupart des événements ayant lieu à Rideau Hall, la salle de bal tout illuminée (CTV se chargeait de la retransmission en direct) fourmillait de responsables du protocole, d’agents de sécurité et de coordinateurs d’activités. Pendant les tests de son, nous occupions une autre salle de réception : la Salle de la Tente. Ancien court de tennis, cette curieuse salle, qui ressemble de l’intérieur à une tente à rayures roses, s’est vite remplie des membres du personnel d’ambassades (pays du Commonwealth), de militaires ainsi que d’autres invités du gouvernement fédéral et du secteur privé. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déployé un contingent de tuniques rouges, et comme le thème de l’événement tournait autour de la royauté, quelques très grands chapeaux étaient visibles dans la foule.
Et puis nous fûmes invités à retourner à la salle de bal, au rythme du quatuor de l’Aviation royale canadienne. Escortés par deux agents de la GRC bottés et éperonnés, Son Excellence le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada, et Son Excellence madame Sharon Johnston sont entrés dans la salle de bal. C’est Alexia Harrison, membre du Bureau du secrétaire du gouverneur général, qui a prononcé le mot d’ouverture.
Lors de sa brève allocution, le gouverneur général a annoncé qu’à 13 h 30, heure d’Ottawa, Elizabeth II occupait officiellement le trône depuis 23 226 jours, 17 heures et 23 minutes. Richard Wall, chef du département de la Monnaie à la Banque du Canada, a ensuite rejoint le gouverneur général pour soulever le rideau noir qui cachait une reproduction grand format du tout nouveau billet commémoratif de 20 $. Il était enfin dévoilé! S’en est suivi une salve d’applaudissements, puis le gouverneur général a repris la parole pour raconter une anecdote sur le dévoilement officiel, en la présence de la Reine, du portrait visant à souligner son jubilé de diamant, qui trône maintenant au fond de la salle de bal.
Comme cet événement était un triple dévoilement, ce fut ensuite au tour des représentants de Postes Canada et de la Monnaie royale canadienne de monter sur scène. La présidente du Conseil d’administration de Postes Canada, Siân Matthews, a présenté une reproduction grand format du nouveau timbre commémoratif sur lequel figurent à la fois un portrait actuel de la Reine et une image de son couronnement en 1953, soulignant son règne historique. Puis, Claude Bennett, membre du Conseil d’administration de la Monnaie royale canadienne, a procédé au dévoilement, avec le gouverneur général, de la nouvelle pièce commémorative de 20 $. Celle-ci comporte un ruban classique, orné de feuilles d’érable au coloris automnal, qui porte l’inscription « VIVAT REGINA » (« longue vie à la Reine »). La cérémonie s’est terminée par une prestation époustouflante de Garth Hampson, agent de la GRC à la retraite, qui a interprété God Save the Queen et Ô Canada en compagnie de ses deux petites-filles.
Le kiosque que tenait la Banque lors de la réception suivant le dévoilement a attiré de nombreux invités qui souhaitaient contempler le portrait de Karsh et échanger un billet ordinaire de 20 $ contre un tout nouveau billet commémoratif.
Nous sommes très fiers de notre billet commémoratif. Pour vous renseigner sur ses éléments graphiques et de sécurité, jetez un coup d’œil au site Web de la Banque. Et pour l’admirer de vos propres yeux, rendez-vous dans une succursale près de chez vous et demandez-le au caissier! La Banque ne produira que 40 millions d’exemplaires de ce billet commémoratif, alors ne tardez pas et procurez-vous en un dès aujourd’hui!
Le Blogue du Musée
Traités, argent et art
Par : Krista Broeckx et Frank Shebageget
La collection du Musée de la Banque du Canada s’est enrichie d’une œuvre d’art de Frank Shebageget intitulée Free Ride. Mais pourquoi un musée consacré à l’économie ferait-il l’acquisition d’œuvres d’art?
Le rai : une monnaie de taille
Par : Graham Iddon
On dit qu’un objet a une valeur culturelle lorsqu’il est étroitement associé à l’histoire, aux personnes, aux croyances ou aux rituels qui ont de l’importance au sein d’une société. Il en va de même pour un rai. Sa valeur peut augmenter en fonction de la personne qui a autorisé sa fabrication, de celle qui l’a taillé et de ces anciens propriétaires.
Leçons de la Grande Dépression
Par : Graham Iddon
Ce qu’a permis le krach boursier de 1929, c’est de révéler crûment les faiblesses des systèmes économiques issus du capitalisme débridé de la fin du 19e siècle.
L’union de Terre-Neuve au Canada
Par : David Bergeron
L’entrée de Terre-Neuve dans la Confédération a marqué la fin d’une époque où les provinces canadiennes émettaient leurs propres pièces et papier-monnaie.
Nouvelles acquisitions de 2023
Par : David Bergeron et Krista Broeckx
Le programme d’acquisition du Musée de la Banque du Canada a pris fin pour cette année. Découvrez quelques-uns des nouveaux objets ajoutés à la Collection nationale de monnaies.
Quand l’argent arrive, les questions suivent
Par : Heather Montgomery
Mais quoi faire avec l’argent que tu gagnes? C’est à toi de décider et faire un budget peut être très utile. Il te permettra de faire le suivi de ce que tu as gagné (ton revenu) et de ce que tu dépenses (tes dépenses).
Comprendre les cryptomonnaies
Par : Graham Iddon
La plupart d’entre nous ont entendu parler des cryptomonnaies, mais à quel point les comprenons-nous vraiment?
Le point sur les chèques
Par : David Bergeron
Avec la montée en popularité des virements et des paiements électroniques, certains prédisent la mort du bon vieux chèque depuis des décennies. Pourtant, son heure n’a pas encore sonné.
Le billet de 100 $ de la série Scènes du Canada
Par : Graham Iddon
Il est rare de pouvoir tomber sur un billet de 100 $ de la série Scènes du Canada encore en circulation. C’est dommage, car la conception de ce billet de banque est remarquable et son imagerie, encore plus exceptionnelle, a été réalisée par un maître graveur.
Prendre soin de vos billets de banque
Par : Graham Iddon
Collectionner de la monnaie de papier semble assez simple. Mais le papier est une matière fragile qui nécessite des soins délicats.
Enseigner les maths avec l'argent
Par : Jonathan Jerome
Qu’il s’agisse de faire de la monnaie ou de dresser un budget, travailler avec de l’argent est une excellente façon pour les élèves de s’exercer aux mathématiques.
L’entretien de vos pièces
Par : Graham Iddon
Collectionner des pièces peut être amusant et fascinant. Mais il y a certaines choses à savoir pour protéger votre collection et la garder en bon état. Parce que les pièces ne sont pas aussi résistantes que ce que vous pensez.
La sécurité, ADN des billets de banque
Par : Graham Iddon
L’impression de produits fiduciaires est l’art d’aller au-devant des menaces de contrefaçon et d’y réagir. La contrefaçon est celui de prévoir les nouveaux éléments de sécurité des billets de banque et de les contourner. Ce jeu du chat et de la souris a une incidence sur chaque aspect des billets de banque.
Enseigner l’art avec la monnaie
Par : Adam Young
De la conception au produit final, les billets de banque et les pièces de monnaie peuvent servir à explorer et à enseigner l’art, y compris les techniques et procédés artistiques.