Le programme d’acquisition du Musée de la Banque du Canada a pris fin pour cette année. Découvrez quelques-uns des nouveaux objets ajoutés à la Collection nationale de monnaies.
La Collection nationale de monnaies ne cesse de s’enrichir
Le Musée enrichit sa collection de plusieurs façons. Il acquiert notamment des objets auprès de collectionneurs particuliers ou dans le cadre de ventes aux enchères publiques. Grâce à la planification minutieuse de nos conservateurs, la Collection nationale de monnaies reflète notre époque et propose des objets qui racontent des histoires importantes sur l’économie et la numismatique, tant au Canada qu’à l’étranger.
Bitcoins physiques
Dans un monde toujours plus numérique, il peut être difficile de trouver des objets concrets pour illustrer ce qui se passe dans le monde virtuel. Mais parfois, les choses qu’on croit être immatérielles – comme les cryptomonnaies – peuvent aussi exister sous forme physique. L’entrepreneur américain Mike Caldwell a fondé la société Casascius et frappé les premiers bitcoins physiques en 2011. Un montant était intégré à la clé personnelle de chaque jeton. L’acheteur retirait l’autocollant de sécurité holographique situé au dos du jeton pour révéler la clé (mot de passe) qui lui permettait d’accéder aux fonds. Casascius a continué à produire des jetons jusqu’en 2013.
D’autres sociétés ont depuis émis leurs propres jetons physiques pour stocker des bitcoins et d’autres cryptomonnaies. L’entreprise québécoise Cryptolator, par exemple, a créé un jeton orné d’une image assez cynique : un groupe de personnes s’enfuyant d’une banque et brisant les chaînes qui les retenaient. Les deux jetons acquis pour la Collection nationale de monnaies ne contiennent plus de bitcoins, mais ils constituent néanmoins une preuve concrète de l’existence de la cryptomonnaie.
Marque de la Compagnie royale d’Afrique
En 1672, le roi Charles II a octroyé une charte royale à la Compagnie royale d’Afrique. La Compagnie royale d’Afrique était une compagnie de traite, au même titre que la Compagnie de la Baie d’Hudson. Mais elle opérait le long des côtes de l’Afrique de l’Ouest, exportant de l’or vers l’Angleterre et transportant plus de 200 000 esclaves de l’autre côté de l’océan Atlantique. Selon la charte, la Couronne conservait les deux tiers de l’or exporté, et le reste constituait les bénéfices de la société. L’or qui entrait dans les caisses du royaume était utilisé pour frapper des pièces. Ces pièces portaient une marque sous le portrait de Charles II : un petit éléphant harnaché d’un siège appelé howdah. Peu d’objets établissent un lien aussi explicite entre le capitalisme et le colonialisme. La pièce que nous avons acquise est donc un ajout inestimable à la collection du Musée.
Dons et cadeaux
Le Musée compte aussi sur la générosité du public pour continuer à agrandir la Collection nationale de monnaies. Les Canadiennes et Canadiens ont encore apporté leur contribution en 2023 et nous ont offert des objets intéressants et insolites.
Collection de dollars canadiens de Janson Quessy
Au printemps, Janson Quessy, un collectionneur chevronné de Montréal passionné par les dollars en argent, a fait une offre de don au Musée. Après avoir examiné la collection de M. Quessy, les conservateurs ont remarqué plusieurs choses qui ont suscité leur intérêt. Tout d’abord, sa collection comportait une grande variété de pièces qui ne se trouvaient pas encore dans la Collection nationale de monnaies. Certaines d’entre elles n’ont même été découvertes que récemment. Deuxièmement, beaucoup de pièces de la collection de M. Quessy étaient dans un meilleur état que celles de la collection du Musée. Enfin, et surtout, la collection de dollars commémoratifs en argent du Musée – qui s’arrêtait au milieu des années 1990 – est désormais complète jusqu’en 2022, tous les principaux exemplaires étant réunis. Le don de M. Quessy est un bel ajout à notre collection : il vient non seulement l’enrichir, mais il améliore aussi sa qualité.
Les trésors de la collection de Barrett-Minardo
En juillet, le Musée a acquis d’importants modèles et épreuves de billets canadiens de la collection de William L.S. Barrett et Katherina Minardo de Montréal. Parmi les quelque 300 objets, on trouve des avoirs de l’ancienne American Bank Note Company de New York et de la société britannique d’impression de produits fiduciaires Perkins, Bacon & Company. M. Barrett et Mme Minardo ont acquis certains objets lorsque les archives de l’American Bank Note Company ont été vendues aux enchères publiques en 1990. La collection de Perkins, Bacon & Company, dispersée dans les années qui ont suivi la faillite de la société en 1935, a été patiemment réunie au fil des décennies.
Épreuves et matrices de Perkins, Bacon & Company
Perkins, Bacon & Company a ouvert ses portes en 1819. Cette société fournissait des services d’impression de produits fiduciaires à des institutions bancaires du monde entier, dont la Bank of British North America. Elle est également célèbre pour avoir imprimé le « Penny Black », le premier timbre-poste adhésif destiné aux bureaux de poste publics. La Bank of British North America est l’une des deux seules banques britanniques à avoir exploité des succursales au Canada entre 1836 et 1918, date à laquelle elle a fusionné avec la Banque de Montréal. Les billets de la Bank of British North America sont intéressants car la plupart d’entre eux indiquent la ville où ils étaient remboursables, de St. John’s (Terre-Neuve et Labrador) à Victoria (Colombie-Britannique). Mais le summum de cette collection, ce sont les épreuves des billets de 500 et de 1 000 dollars, qui sont uniques. Des billets d’une telle valeur n’étaient pas vraiment utilisés à des fins commerciales, et il est probable qu’aucun d’entre eux n’ait jamais été imprimé ou émis. Les matrices d’impression originales utilisées pour imprimer les billets de la Bank of British North America sont un ajout précieux à notre collection d’épreuves.
Modèles de l’American Bank Note Company
La collection de Barrett-Minardo comprend également des modèles originaux de billets provenant de banques à charte canadiennes moins connues : la Banque du Nouveau-Brunswick, la Farmers’ Bank of Rustico, la Sovereign Bank of Canada et la Banque Internationale du Canada. Ces modèles illustrent le processus de conception d’un billet de banque, où les éléments graphiques standard, les portraits originaux et les inscriptions de la banque sont agencés en un collage qui ressemble globalement au produit fini. Avec l’approbation des dirigeants de la banque, l’imprimerie gravait les nouvelles matrices et assemblait les éléments réalisés en taille-douce dans une matrice principale pour imprimer les billets. Ces modèles sont des œuvres d’art qui témoignent du talent des graveurs de l’American Bank Note Company.
Et ce n’est pas tout…
Chaque année, la Collection nationale de monnaies s’enrichit de centaines d’objets. Il serait impossible de tous les présenter, mais voici tout de même quelques autres trésors acquis en 2023 :
Le Blogue du Musée
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