Un événement digne d’un billet de banque
En 1967, la Banque du Canada a émis un billet de 1 dollar destiné à souligner les 100 ans de la Confédération canadienne. À première vue, il semblait très semblable à la coupure de 1 dollar existante, mis à part la présence discrète du logo du centenaire au recto. Au verso, l’image de la prairie avait été remplacée par une gravure du premier édifice du Centre de la colline du Parlement. Ce billet commémoratif était simple et élégant, mais il était loin de refléter toute la culture en pleine évolution d’un pays progressiste dans la seconde moitié du XXe siècle. Au cours des 50 dernières années, nous avons très certainement réalisé que la diversité culturelle et régionale du Canada est un élément clé de notre identité nationale. Cependant, illustrer de tels concepts sur un morceau de polymère de sept centimètres sur quinze constitue un défi colossal. Je crains qu’une bonne vieille gravure de l’ancien édifice du Centre ne fasse plus le poids de nos jours.
Le 7 avril dernier, la Banque du Canada a dévoilé un billet soulignant le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Et je peux affirmer, sans risque de me tromper, que ce billet fait le poids!
L’imagerie du billet comporte plusieurs premières pour la Banque du Canada. L’élément le plus évident est le fait qu’il comporte quatre portraits, dont celui d’une personne issue des Premières Nations. En fait, c’est la première fois que quelqu’un d’autre qu’un premier ministre ou un membre de la royauté figure sur l’un de nos billets.
Les portraits ornant ce billet sont ceux de parlementaires. Ces derniers sont tous considérés comme des bâtisseurs de la nation qui ont grandement contribué à la croissance et à la maturité du Canada. Ils sont d’horizons divers et d’époques différentes. Seuls sir George-Étienne Cartier et sir John A. Macdonald sont contemporains. Néanmoins, bien qu’ils aient été de proches partenaires à l’occasion de la Confédération, leurs cultures différentes les ont souvent amenés à soulever des enjeux contrastés. Ils représentent ensemble une pierre angulaire de l’identité canadienne : une nation unique forgée par des peuples diversifiés et dotée d’une culture qui lui est propre.
L’aventure de l’identité canadienne n’a pas été sans heurts, et, au fil du temps, d’autres cultures et de nombreux autres points de vue y ont trouvé leur place. Agnes Macphail, première femme élue à la Chambre des communes (en 1921), et James Gladstone (Akay-na-muka), première personne issue des Premières Nations nommée au Sénat (en 1958), incarnent ces étapes marquantes vers l’inclusion qui favorisent l’unité toujours plus englobante des peuples canadiens.
Des milliers de Canadiens ont participé aux consultations publiques sur l’imagerie et les thèmes qui, selon eux, souligneraient le mieux les 150 ans de la Confédération. Les consultations ont très clairement fait ressortir l’intérêt des Canadiens pour leur territoire et le sentiment d’appartenance que celui-ci leur inspire. En effet, les identités régionales y sont profondément enracinées. On s’imagine bien qu’aucune image n’aurait pu représenter à elle seule le Canada pour la majorité de la population. C’est pourquoi on trouve au verso du billet une autre première : une représentation de multiples facettes du vaste paysage canadien. Il s’agit de cinq superbes vignettes illustrant des paysages emblématiques du territoire canadien, d’un océan à l’autre et jusqu’au Grand Nord. Comme pour le recto du billet, le fil conducteur est la diversité, puisque peu de pays peuvent se vanter d’avoir un panorama aussi varié que celui du Canada.
En outre, comme c’est le cas pour la plus récente série de billets de la Banque du Canada, le billet comporte une multitude de détails symboliques. J’aborderai ces derniers ainsi que l’imagerie du territoire dans un blogue ultérieur. Les curieux peuvent entre-temps consulter le site Web de la Banque du Canada pour découvrir l’histoire dernière le billet Canada 150.
La cérémonie de dévoilement du billet a été brève et simple. L’assistance nombreuse comptait des invités représentant les régions illustrées au verso du billet, des dirigeants des Premières Nations et des dirigeants inuits, des membres des familles de James Gladstone et de Kenojuak Ashevak (l’artiste qui a créé Hibou au bouquet, œuvre figurant dans la bande transparente du billet) ainsi que des parties prenantes des milieux universitaire, gouvernemental, muséal et archivistique. Tranquillement assis dans l’auditoire se trouvait aussi le très modeste Jorge Peral, de la Compagnie canadienne des billets de banque, graveur extrêmement talentueux et directeur artistique ayant agi à titre de concepteur principal de ce billet.
Le billet a été dévoilé par le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen S. Poloz, et l’honorable Ginette Petitpas Taylor, secrétaire parlementaire du ministre des Finances. Mme Petitpas Taylor a parlé des éléments et des portraits au recto du billet, tandis que le gouverneur Poloz a décrit le processus de conception du billet et les éléments illustrés au verso.
Le gouverneur a conclu les discours officiels en déclarant : « J’espère que ce billet captivera votre imaginaire et suscitera chez chacun d’entre vous un sentiment de fierté pour ce que nous sommes et pour ce que nous avons accompli comme nation. Il célèbre notre territoire, notre histoire et notre culture. » Après l’allocution du gouverneur, deux cérémonies de bénédiction ont été célébrées, l’une par l’aînée inuite Manotik Thompson, l’autre par l’aînée algonquine Claudette Commanda, représentant respectivement les peuples inuits et les Premières Nations du Canada. De nombreux membres des Premières Nations et des peuples inuits étaient d’ailleurs présents, dont le chef de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde. Leur participation était tout à fait à propos. Comme l’aînée Thompson l’a souligné dans sa bénédiction : « Le portrait de James Gladstone sur le billet est une affirmation très forte; il symbolise que nous sommes tous égaux au Canada et que nous continuerons de renforcer cette relation. »
Le Blogue du Musée
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Le mot du directeur : Une aide fort appréciée
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