Répétition générale
J’imagine que beaucoup d’organisations d’Ottawa aimeraient voir le 1er juillet arriver juste un peu plus tard… en septembre, disons. Nous sommes du nombre : nous ne cracherions pas sur un surcroît de temps avant notre ouverture. Mais n’est-ce pas que le stress d’une échéance qui approche galvanise? Sur le plan du matériel, le Musée est presque terminé. Il reste certains objets à installer, et les stations interactives ainsi que les étiquettes numériques rencontrent encore de petits pépins, mais rien d’inattendu. Cela dit, tout y est, fonctionne et a l’air fantastique. Même s’il y a encore un tas de choses à faire, nul doute que nous serons fin prêts pour l’ouverture.
Nous touchons presque au but, mais encore faut-il procéder à des essais. Depuis quelques semaines maintenant, des techniciens actionnent des leviers, tournent des valves, pincent, balaient et tapent les écrans tactiles du Musée, et n’ont de cesse que lorsque les modules interactifs, vidéos et étiquettes numériques fonctionnent de façon satisfaisante. Cependant, nous ne pouvons pas déterminer dans l’instant comment des personnes qui ignorent tout du Musée réagiront au matériel interactif et dans quelle mesure elles comprendront les contenus. En fait, nous devons savoir quelles pourraient être les réactions du public à l’égard du Musée avant qu’il n’y mette les pieds. Nous avons ainsi la possibilité d’apporter quelques ajustements avant… que le public n’y mette les pieds! C’est un peu paradoxal, j’en conviens, mais nous avons plus d’un tour dans notre sac.
À la fin mai, nous avons invité des élèves d’écoles de la région à venir au Musée. Ce fut l’occasion idéale de le mettre véritablement à l’essai – prêt, pas prêt – auprès du public et de demander à celui-ci son opinion. Ont participé à l’activité 20 jeunes de 15 à 17 ans aux styles d’apprentissage variés et curieux d’économie à des degrés divers. Ils représentent la strate d’âge inférieure de notre public cible (15-25 ans) et, comme on peut s’y attendre, il n’est pas aisé d’intéresser cette tranche de la population à un sujet comme l’économie. À tout le moins, nous pouvons compter sur sa franchise.
Bien que la plupart des aspects pratiques du Musée aient été spécialement conçus pour cette catégorie de visiteurs, il n’en demeurait pas moins fascinant d’observer avec quel naturel les ados manipulaient les panneaux tactiles. Ils semblaient savoir d’instinct quand balayer et quand taper, alors que les dinosaures comme moi devaient prendre le temps de réfléchir. N’empêche, il fut très intéressant de constater ce qui attirait leur attention. Le Musée propose notamment un jeu vidéo sensationnel qui, comme de juste, a remporté un franc succès, mais un nombre surprenant de jeunes ont trouvé fort prenant le réseau de tuyauterie interactif représentant le système économique canadien, et plusieurs se sont passionnés pour l’écrin mural consacré aux monnaies étrangères.
Les bracelets d’identification par radiofréquence ont aussi connu un grand succès. Cette technologie portable stocke de l’information propre à chaque visiteur : langue préférée, pseudonyme et petit avatar que les visiteurs créent lorsqu’ils enregistrent leur bracelet à l’entrée. Quand ils scannent leur bracelet aux stations interactives, non seulement la bonne langue est choisie, mais leur avatar et leur pseudonyme s’affichent sur bon nombre des écrans, ce qui personnalise l’expérience. Nos invités ont beaucoup apprécié cet aspect et ont dit souhaiter voir leurs petits personnages apparaître sur un plus grand nombre d’écrans – voire dans les vidéos aux côtés du gouverneur – là où ils se connectent avec le bracelet. Les élèves ont été déçus de devoir dire adieu à leur avatar et auraient voulu avoir un moyen de l’emporter à la maison : une piste à explorer!
Ce que les jeunes ont aimé et moins aimé a été examiné de plus près lors d’un bilan réalisé en après-midi à l’Espace Idées, le centre de rencontre et de remue-méninges hautement polyvalent – et très confortable – de la Banque. De grands plans d’étage du Musée étaient fixés aux murs, et on a demandé aux élèves d’y apposer des papillons adhésifs aux endroits où se trouvaient des éléments qui leur avaient vraiment plu ou déplu et où ils voyaient des problèmes.
Les ados ont exprimé des commentaires de toutes sortes à propos du niveau des sièges, du degré d’éclairage, du volume sonore, de la disposition des panneaux et des problèmes informatiques. Voilà le genre de renseignements pratiques qu’on tient à découvrir avant l’ouverture. Et quelle satisfaction de se rendre compte que les élèves voulaient en apprendre davantage sur les thèmes abordés sous forme de jeu! Lorsqu’on leur demandait de jouer à un jeu ou d’ajuster des leviers et des valves pour opérer une station interactive figurative, ils souhaitaient souvent en savoir plus sur le sujet ou se faire expliquer plus en détail le phénomène présenté : leur curiosité était piquée! Ils ont également manifesté un intérêt surprenant pour les étiquettes imprimées complétant les modules numériques. Il a été intéressant de remarquer que cette génération, plus à l’aise avec un téléphone intelligent qu’avec un livre, s’attend encore à voir des étiquettes traditionnelles imprimées à côté des objets.
Cette expérience nous a été très utile et nous comptons mener d’autres séances d’essai de ce type. Nous pouvons donner suite immédiatement à nombre des suggestions exprimées, mais d’autres devront attendre – comme celle où les élèves recommandent que le module interactif sur la maîtrise de l’inflation ait quatre niveaux : facile, moyen, difficile et démentiel… Notre équipe de spécialistes des technologies se penchera sur celle-là bientôt.
Les activités ne manquent pas avant l’ouverture du Musée, qui a notamment participé à l’activité Portes ouvertes Ottawa 2017. N’ayez crainte, vous n’avez rien manqué; le 4 juin, nos portes n’étaient pas vraiment ouvertes. Comme prévu, elles ouvriront à la fête du Canada, mais nous voulions donner au public un aperçu virtuel du nouveau Musée lors de cette activité annuelle populaire.
À cette occasion, la Banque a invité le public dans son spectaculaire atrium haut de douze étages, son centre du savoir et son magnifique hall d’entrée Art déco de 1938 en marbre coloré. La visite comprenait un arrêt à notre kiosque, où on a brièvement présenté le Musée aux visiteurs, puis diffusé une vidéo. Celle-ci se composait principalement d’images conceptuelles, mais des images fidèles s’il en est, parfaites pour élever les attentes et titiller la curiosité. Au total, plus de 750 personnes ont pris part à l’activité Portes ouvertes à la Banque, et le Musée a ainsi bénéficié d’une excellente couverture médiatique (en anglais seulement, désolé). Le jour de la fête du Canada, nous tiendrons notre propre activité portes ouvertes, qui n’aura rien de virtuel. Venez nous voir.
Le Blogue du Musée
Le mot du directeur : Une aide fort appréciée
Par : Ken Ross
Dans un de mes meilleurs moments de cinéma, Josh Waitzkin, un petit prodige des échecs âgé d’alors onze ans, fait le vide dans son esprit et imagine qu’il débarrasse l’échiquier devant lui de ses pièces pour mieux réfléchir à sa stratégie en vue d’une partie déterminante. On est dans un tournoi et il est sur le point de le remporter.
Les présentoirs sont presque vides
Par : Graham Iddon
Plus de 2 000 pièces de monnaie, billets de banque, perles et coquillages sortent de leur vitrine pour la première fois depuis qu’ils y ont été placés, en 1980. Le personnel de conservation du Musée s’affaire à retirer les panneaux des vitrines, à placer les pièces dans des tiroirs spécialement conçus pour les recueillir et à glisser les billets dans des enveloppes sans acide en mylar.
Le Musée commence à se vider
Par : Graham Iddon
Les festivités des fabuleux adieux du Musée de la monnaie venaient à peine de se terminer que le conservateur en chef, Paul Berry, et son équipe commençaient à vider les vitrines, qui n’avaient pas été ouvertes depuis 1980. La tâche la plus colossale a été de retirer les quelque 2 500 billets de banque exposés dans la salle communément appelée « galerie 8 ».
Les billets de la Collection : Congrès de l’ARNC de 2013 à Winnipeg
Par : David Bergeron
Le congrès de l’Association royale de numismatique du Canada (ARNC) s’est conclu en juillet dernier à Winnipeg, au Manitoba. Il y avait plus de trente ans que l’ARNC n’avait pas tenu son congrès dans cette ville.
Le grand départ de nos gros artéfacts
Par : Graham Iddon
Le 2 juillet, le Musée a fermé ses portes pour être rénové. Dans cette optique, vers la fin du mois de mai, des techniciens ont commencé à procéder au déménagement des artéfacts les plus volumineux. Le premier à partir a été le coffre-fort.
Le mot du directeur - c’est le début d’un temps nouveau
Par : Ken Ross
« Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre » : nous connaissons presque tous cette citation célèbre d’Alexander Graham Bell. Cependant, nous oublions souvent qu’elle comporte une deuxième partie : « Mais nous regardons souvent si longtemps et avec tant de regrets la porte fermée que nous ne voyons pas celles qui s’ouvrent pour nous. »
À la mémoire d’Alex Colville (1920-2013)
Par : Raewyn Passmore
Le personnel du Musée de la monnaie a été attristé d’apprendre le décès de l’artiste Alex Colville, le 16 juillet à son domicile de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, à l’âge de 92 ans. M. Colville est l’un des peintres les plus célèbres au Canada, mais ses sculptures, elles, sont moins connues.
Au revoir, cher Musée!
Par : Graham Iddon
Les origines du Musée de la monnaie remontent à 1959, année où le gouverneur James Coyne a proposé d’instaurer une collection de monnaies reflétant l’histoire colorée des moyens de paiement au Canada. C’est en 1963 que le feu vert a été donné par le successeur de M. Coyne, Louis Rasminsky. Entre-temps, on avait élargi le mandat de la collection pour y inclure l’histoire mondiale de la monnaie, des artéfacts liés à sa fabrication ainsi qu’au domaine bancaire, de même qu’une bibliothèque consacrée à la numismatique.