Redécouvrir les trésors de la CNM
La Collection nationale de monnaies compte plus de 100 000 objets. Il n’est donc pas surprenant que certains trésors tombent dans l’oubli. Les pièces des trésors récupérés d’anciennes épaves en sont des exemples.
Pendant l’ère des grandes découvertes, des explorateurs de la trempe de Christophe Colomb, Vasco de Gama, Amerigo Vespucci et Jacques Cartier sollicitèrent des souverains européens pour faire financer leurs expéditions en eaux inconnues, dont l’objectif était de trouver de nouvelles routes commerciales vers l’Extrême-Orient. Des milliers de navires ont sombré. La plupart étaient des galions espagnols chargés d’or et d’argent provenant de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud : ils se sont abîmés en mer, victimes des intempéries, des pirates et des combats armés. Au fil d’une période de plus de 400 ans, les Espagnols ont razzié les richesses minières des Amériques. On estime qu’il y aurait eu plus de 32 000 voyages transocéaniques pendant cette époque.
Bon nombre des épaves importantes retrouvées jusqu’à présent l’ont été au large des côtes de la Floride. Pendant la saison des ouragans de la fin de l’été, les eaux à l’est et au large de la côte avaient la réputation d’emporter beaucoup de navires. Même pendant les années 1950 et 1960, le secteur, connu sous le nom de triangle des Bermudes, a été le lieu de la disparition mystérieuse de nombreux aéronefs et vaisseaux. Les grands voiliers qui quittaient la mer des Caraïbes en direction de l’Europe devaient suivre la côte de la Floride vers le nord afin de trouver des vents favorables qui les mèneraient vers l’est pour la traversée de l’Atlantique.
La pièce illustrée ci-dessus a été récupérée de ce qu’on a appelé le « trésor de la flotte espagnole de 1715 ». Il s’agissait en fait de deux flottes réunissant une douzaine de navires, l’une arrivant du Mexique, et l’autre, de l’Amérique du Sud. Le convoi transportait plus de 1 000 personnes et 14 millions de pesos en pièces de monnaie (d’une valeur de 14 millions de dollars à l’époque). Le 30 juin 1715, au large de la côte est de la Floride, les navires se heurtent à un ouragan qui détruit tout le convoi. Des centaines de personnes périssent, passagers et membres d’équipage, et toute la cargaison de pièces est engloutie. La récupération par des moyens modernes des épaves de la flotte échouée en 1715 a commencé au cours des années 1950. De nos jours, les plongeurs et les chercheurs d’épaves trouvent encore des pièces provenant de ces navires.
Les eaux canadiennes ont aussi emporté leur part de trésors. Par exemple, le HMS Feversham, un navire de guerre britannique de 32 canons, compte parmi les bateaux qui y ont fait naufrage. Il voguait alors du golfe du St-Laurent vers New York chargé de vivres et d’argent destinés à soutenir les troupes britanniques contre les Français (deuxième guerre intercoloniale, 1702-1713). Le Feversham, de même que trois autres navires, a coulé au large de l’île Scatarie près de Louisbourg en Nouvelle-Écosse pendant une tempête le 7 octobre 1711. Les morts furent nombreux, et les survivants soudoyèrent des pêcheurs français pour qu’ils les emmènent à New York. Il y a eu des tentatives de récupération de l’épave, mais elle est restée intouchée pendant des siècles. L’équipe de plongeurs du célèbre chercheur d’épaves canadien Alex Storm a repêché en 1968 les trésors submergés. D’autres fouilles ont permis à d’heureux plongeurs de trouver une part du butin. Deux spécimens de cobs espagnols provenant de cette épave sont présentés ci-dessous. Les pièces espagnoles étaient si abondantes et si largement acceptées qu’il n’était pas étonnant d’en trouver à bord d’un navire britannique.
En 1725, le rivage accidenté de la côte est du Cap Breton a causé la perte d’un autre bâtiment lorsque le navire de guerre français Le Chameau, en route pour Louisbourg, est frappé par une tempête et emporté vers les récifs du littoral. Il avait à son bord 80 000 livres (soit environ 12 000 dollars de 1725) de pièces d’or et d’argent françaises à destination du Québec. C’est de tels naufrages qui forcent l’intendant de la Nouvelle-France, qui était responsable des finances de la colonie, à émettre temporairement de la monnaie de carte pour le paiement des soldes des soldats, en attendant l’arrivée d’autres pièces de monnaie. L’épave du Chameau a été découverte en 1961, et une expédition s’est amorcée en 1965 pour la récupérer. Le contenu du navire naufragé a été mis aux enchères en 1971. Ces louis d’or et écus d’argent font partie des quelques centaines de pièces achetées par la Collection nationale de monnaies lors d’une vente. Au fil des ans, l’eau salée a beaucoup endommagé les pièces d’argent, alors que les pièces d’or sont restées parfaitement intactes, ce qui montre la résilience et la valeur de ce métal.
Des milliers de bâtiments ont fait naufrage, dont beaucoup, tous critères confondus, transportaient d’immenses richesses. Les chasseurs de trésors ont écumé les plages et les océans pour trouver des pièces d’or et d’argent provenant des vastes mines d’Amérique latine ou de puissances coloniales européennes comme la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. J’aime à penser que la redécouverte de ces pièces dans la Collection nationale de monnaies est le résultat de ma propre chasse au trésor, et que je peux à présent partager ce puits de science (toutes les connaissances cumulées sur ces pièces fascinantes) avec nos visiteurs avides de savoir.
Le Blogue du Musée
Devenir collectionneur, 2e partie
Par : Graham Iddon
Vous avez donc choisi de collectionner de la monnaie, car c’est beaucoup plus fascinant que de collectionner des tableaux d’autel flamands du XIVe siècle, et vous avez commencé à amasser quelques articles. Bravo!
Devenir collectionneur, 1re partie
Par : Graham Iddon
L’envie de collectionner est un sentiment très courant chez l’homme. Qu’il s’agisse de cartons d’allumettes, de bouteilles de boisson gazeuse ou de tableaux d’autel flamands du XVIIe siècle, beaucoup d’entre nous prennent plaisir à posséder un grand nombre d’objets du même type.
Planifier une exposition : toute une aventure (troisième partie)
Par : Graham Iddon
Pendant la période de planification d’une exposition itinérante, dire que nous mettons la « touche finale » à un élément relève généralement du vœu pieux.
Les billets de la Collection – Les toutes dernières acquisitions 2e partie
Par : Paul S. Berry
Les artéfacts en vedette ce mois-ci prouvent que la diversité est un critère important pour nous quand il s’agit d’enrichir la Collection. Celle-ci renferme notamment des instruments financiers, comme des actions, des obligations et d’autres documents représentant des engagements à payer sous une forme ou une autre.
Reconstruction du Musée, 1re partie
Par : Graham Iddon
Au début de février, un petit groupe d’employés du département des Communications de la Banque a participé à une brève visite du rez-de-chaussée et du premier sous-sol du siège de la rue Wellington. Les travaux en sont toujours à l’étape de la démolition.
Les billets de la Collection - Notgeld : une monnaie de nécessité
Par : Patricia Measures
La monnaie de nécessité appelée notgeld en allemand a fait son apparition au début de la Première Guerre mondiale et a été émise jusqu’en 1924. Ces billets illustrent dans sa totalité la période d’inflation galopante qu’a connue l’Allemagne dans l’entre-deux-guerres.
Les billets de la Collection - Les toutes dernières acquisitions
Par : Paul S. Berry
Avant que le Musée ne ferme ses portes et que la Collection ne soit déménagée à Gatineau, les conservateurs organisaient régulièrement des exposés informels afin de présenter leurs plus récentes acquisitions aux autres membres de l’équipe. Grâce au nouveau blogue du Musée, la tradition se perpétue; mieux encore, vous pourrez désormais, vous aussi, découvrir les merveilles qui viendront enrichir la Collection. Préparez-vous à être éblouis!
Nous sommes le Musée de la monnaie, pas la Monnaie royale
Par : Graham Iddon
Si nous recevions une pièce chaque fois que quelqu’un nous pose une question de ce genre, nous aurions… Enfin, je suppose que nous possédons déjà à peu près ce nombre de pièces; après tout, le Musée existe depuis longtemps.
Les billets de la Collection - L'année à venir
Par : Raewyn Passmore
Quatre mois après notre arrivée, l’Équipe responsable de la Collection commence à s’adapter à sa nouvelle demeure. La plupart des boîtes ont été déballées, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. En 2014, nous collaborerons avec l’Équipe des expositions à l’appui des expositions itinérantes et proposerons des idées pour les futurs locaux du Musée.
Les billets de la Collection - Un voyage d’achat à Toronto
Par : Paul S. Berry
Récemment, du 3 au 5 octobre, des responsables des collections ont participé à la Toronto Coin Expo, qui se tenait à la Bibliothèque de référence de Toronto, rue Yonge. Cette exposition proposait des conférences instructives, un grand encan de pièces de monnaie, de jetons et de monnaie de papier, ainsi qu’une salle d’exposition, appelée une « bourse », où les négociants accueillaient les clients et vendaient et achetaient des articles numismatiques.
Le mot du directeur : Une aide fort appréciée
Par : Ken Ross
Dans un de mes meilleurs moments de cinéma, Josh Waitzkin, un petit prodige des échecs âgé d’alors onze ans, fait le vide dans son esprit et imagine qu’il débarrasse l’échiquier devant lui de ses pièces pour mieux réfléchir à sa stratégie en vue d’une partie déterminante. On est dans un tournoi et il est sur le point de le remporter.
Les présentoirs sont presque vides
Par : Graham Iddon
Plus de 2 000 pièces de monnaie, billets de banque, perles et coquillages sortent de leur vitrine pour la première fois depuis qu’ils y ont été placés, en 1980. Le personnel de conservation du Musée s’affaire à retirer les panneaux des vitrines, à placer les pièces dans des tiroirs spécialement conçus pour les recueillir et à glisser les billets dans des enveloppes sans acide en mylar.
Le Musée commence à se vider
Par : Graham Iddon
Les festivités des fabuleux adieux du Musée de la monnaie venaient à peine de se terminer que le conservateur en chef, Paul Berry, et son équipe commençaient à vider les vitrines, qui n’avaient pas été ouvertes depuis 1980. La tâche la plus colossale a été de retirer les quelque 2 500 billets de banque exposés dans la salle communément appelée « galerie 8 ».
Les billets de la Collection : Congrès de l’ARNC de 2013 à Winnipeg
Par : David Bergeron
Le congrès de l’Association royale de numismatique du Canada (ARNC) s’est conclu en juillet dernier à Winnipeg, au Manitoba. Il y avait plus de trente ans que l’ARNC n’avait pas tenu son congrès dans cette ville.