Le nouveau billet canadien de 10 $ est dévoilé
Quand vient le temps de dévoiler un nouveau billet de banque, les spécialistes de l’organisation d’événements de la Banque du Canada aiment sortir des sentiers battus. Mais cette fois, le lancement n’a pas été fait dans l’espace comme ce fut le cas pour le billet de 5 $ actuel. Notre nouveau billet de 10 $ a plutôt été dévoilé dans la ville d’origine de Viola Desmond : Halifax, en Nouvelle-Écosse.
La Journée internationale des femmes est arrivée en même temps qu’une tempête de neige sur la côte est. Il y a eu des pannes d’électricité dans la ville d’Halifax, et, jusqu’à la dernière minute, on ne savait pas si la diffusion en ligne allait avoir lieu. Mais, enfin, tout est tombé en place, et le Canada a pu voir en direct ce moment unique : le dévoilement de son premier billet de banque sur lequel figure seule une Canadienne. L’événement n’est pas banal, et le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen S. Poloz, a parlé avec fierté des consultations publiques et des efforts déployés par l’équipe de conception pour créer ce billet innovateur pour le Canada.
Sans autre formalité, le gouverneur s’est rendu au centre de la scène et, en compagnie de Wanda Robson, la sœur de Viola, a dévoilé le recto et le verso grand format du billet au son des applaudissements enthousiastes et même de surprenants cris de joie. Le billet présente beaucoup de caractéristiques extraordinaires, dont le fait qu’il est orienté à la verticale. Le ministre des Finances, Bill Morneau, a remis à Mme Robson un billet de préproduction pour lui montrer. C’est à partir de ce moment que Mme Wanda a pris l’avant-scène, grondant à la blague M. Morneau qui semblait vouloir tenter de lui reprendre son billet. « Vous n’aurez pas mon billet, vous savez. Il a l’œil sur mon 10 $! » Le ministre Morneau a ensuite parlé de la place importante qu’occupe Viola Desmond pour tous les Canadiens et a souligné ses réalisations, tant comme femme noire que comme femme tout simplement.
Cependant, l’assistance savait que Wanda Robson serait le clou du spectacle, et elle l’a accueillie par une chaude ovation. Comme elle l’avait fait à l’occasion de l’annonce que sa sœur serait la Canadienne qui figurerait sur un BILLET, Mme Robson a totalement volé la vedette. Sincèrement émue et démontrant sa vive repartie naturelle, elle a improvisé un discours, rappelant affectueusement les batailles et les réalisations de sa sœur Viola. La profonde gratitude de Wanda pour le billet était sans équivoque. Elle s’est même rappelé le nom de quelques collègues de la Monnaie pour les féliciter. Elle a parlé pendant près de 20 minutes. Son discours a pris une tournure intéressante lorsqu’elle a raconté qu’elle était retournée à l’école à l’âge de 73 ans. C’est pendant un cours sur le racisme qu’elle a redécouvert l’importance capitale de l’éducation. Et elle a conclu avec cette image forte de ce que représente réellement Viola Desmond pour nous en tant que Canadiens : « L’éducation était au cœur même de qui était Viola. » Et le nouveau billet en est le symbole.
Outre sa fonction essentielle évidente, que représente un billet de banque pour un citoyen canadien? Eh bien, beaucoup de choses, mais de façon plutôt subtile. Les billets de banque illustrent l’identité et la fierté de notre nation et ils reflètent l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes au moyen des éléments visuels qui y sont intégrés.
Nos plus récentes séries constituaient des mines d’or iconographiques quasi inépuisables réunissant des dizaines d’images dépeignant les lieux, les valeurs, les événements et les réalisations qui nous sont chers à titre de Canadiens. En ce qui concerne la première femme choisie pour figurer sur un BILLET, c’est ce qu’elle représente qui justifie sa présence sur un billet de banque. Et pour les Canadiens, Viola Desmond symbolise le courage qu’il faut pour se battre pour les libertés auxquelles nous avons tous droit.
On trouve beaucoup d’information au sujet de l’histoire personnelle de Viola Desmond dans le site Web de la Banque, mais voici tout de même en bref ce qui motive sa présence sur le billet de 10 $. Exclue des écoles de beauté de la Nouvelle-Écosse, Viola Desmond acquiert sa formation à Montréal et à Atlantic City, au New Jersey, avant d’ouvrir son propre salon dans le quartier North End d’Halifax. Après seulement quelques années, elle ouvre une école de beauté pour les membres de sa collectivité et commercialise sa gamme de produits cosmétiques conçue pour les femmes noires.
Mais c’est lorsqu’elle choisit un siège dans un cinéma de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, que s’amorce sa contribution historique à l’avancement des droits de la personne au Canada : elle refuse de s’asseoir au balcon. Ce simple geste de prendre place dans la section réservée aux Blancs, son arrestation, puis sa courageuse lutte pour faire annuler les accusations ont ouvert la voie à d’autres démarches ayant permis de faire avancer la cause de l’égalité raciale au Canada.
Même si vous connaissez peu l’histoire de Viola Desmond, il vous apparaîtra clairement que le thème du billet porte sur les droits de la personne et la justice sociale. En y regardant de près, vous constaterez que la quasi-totalité de ses nombreux éléments se rapportent à ce thème, certains de manière très claire, et d’autres, de façon un peu plus discrète. Alors, visitez le site Web principal de la Banque du Canada pour découvrir virtuellement ce nouveau billet et ses magnifiques détails.
Le Blogue du Musée
Le mot du directeur : Une aide fort appréciée
Par : Ken Ross
Dans un de mes meilleurs moments de cinéma, Josh Waitzkin, un petit prodige des échecs âgé d’alors onze ans, fait le vide dans son esprit et imagine qu’il débarrasse l’échiquier devant lui de ses pièces pour mieux réfléchir à sa stratégie en vue d’une partie déterminante. On est dans un tournoi et il est sur le point de le remporter.
Les présentoirs sont presque vides
Par : Graham Iddon
Plus de 2 000 pièces de monnaie, billets de banque, perles et coquillages sortent de leur vitrine pour la première fois depuis qu’ils y ont été placés, en 1980. Le personnel de conservation du Musée s’affaire à retirer les panneaux des vitrines, à placer les pièces dans des tiroirs spécialement conçus pour les recueillir et à glisser les billets dans des enveloppes sans acide en mylar.
Le Musée commence à se vider
Par : Graham Iddon
Les festivités des fabuleux adieux du Musée de la monnaie venaient à peine de se terminer que le conservateur en chef, Paul Berry, et son équipe commençaient à vider les vitrines, qui n’avaient pas été ouvertes depuis 1980. La tâche la plus colossale a été de retirer les quelque 2 500 billets de banque exposés dans la salle communément appelée « galerie 8 ».
Les billets de la Collection : Congrès de l’ARNC de 2013 à Winnipeg
Par : David Bergeron
Le congrès de l’Association royale de numismatique du Canada (ARNC) s’est conclu en juillet dernier à Winnipeg, au Manitoba. Il y avait plus de trente ans que l’ARNC n’avait pas tenu son congrès dans cette ville.
Le grand départ de nos gros artéfacts
Par : Graham Iddon
Le 2 juillet, le Musée a fermé ses portes pour être rénové. Dans cette optique, vers la fin du mois de mai, des techniciens ont commencé à procéder au déménagement des artéfacts les plus volumineux. Le premier à partir a été le coffre-fort.
Le mot du directeur - c’est le début d’un temps nouveau
Par : Ken Ross
« Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre » : nous connaissons presque tous cette citation célèbre d’Alexander Graham Bell. Cependant, nous oublions souvent qu’elle comporte une deuxième partie : « Mais nous regardons souvent si longtemps et avec tant de regrets la porte fermée que nous ne voyons pas celles qui s’ouvrent pour nous. »
À la mémoire d’Alex Colville (1920-2013)
Par : Raewyn Passmore
Le personnel du Musée de la monnaie a été attristé d’apprendre le décès de l’artiste Alex Colville, le 16 juillet à son domicile de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, à l’âge de 92 ans. M. Colville est l’un des peintres les plus célèbres au Canada, mais ses sculptures, elles, sont moins connues.
Au revoir, cher Musée!
Par : Graham Iddon
Les origines du Musée de la monnaie remontent à 1959, année où le gouverneur James Coyne a proposé d’instaurer une collection de monnaies reflétant l’histoire colorée des moyens de paiement au Canada. C’est en 1963 que le feu vert a été donné par le successeur de M. Coyne, Louis Rasminsky. Entre-temps, on avait élargi le mandat de la collection pour y inclure l’histoire mondiale de la monnaie, des artéfacts liés à sa fabrication ainsi qu’au domaine bancaire, de même qu’une bibliothèque consacrée à la numismatique.