Les pièces de 1936 frappées avec un point
Si vous suivez The Crown, une série produite par Netflix au sujet de la vie de la reine Elizabeth II, vous vous rappellerez que son oncle, Édouard VIII, tomba amoureux d’une Américaine divorcée, Wallis Simpson, et qu’en décembre 1936, il abdiqua au lieu de la quitter. Le frère d’Édouard – et père d’Elizabeth –, Albert, devint alors le roi George VI.
L’abdication d’Édouard VIII a évidemment eu des répercussions sur la famille royale et sur la succession, mais saviez-vous qu’elle eut aussi des conséquences sur le Canada? Ce ne fut pas qu’un événement animant les débats de salon et soulevant les passions entre les partisans d’Édouard et ceux qui jugeaient que la décision du souverain n’était « tout simplement pas convenable ». L’affaire eut une incidence importance sur notre monnaie.
Au début de 1937, le Canada connaît une pénurie de pièces de 1 cent, de 10 cents et de 25 cents. Normalement, la Monnaie royale aurait tout simplement utilisé les nouveaux coins de 1937 pour produire de nouvelles pièces, mais la fabrication de ces derniers avait été retardée en raison de l’abdication d’Édouard. Pour parer au plus pressé, la Monnaie frappe des pièces avec les coins de 1936. Pour distinguer les nouvelles pièces des pièces de 1936, une petite impression est ajoutée au coin de revers de manière à créer un point en relief sur ces pièces.
Les pièces de 1936 frappées avec un point ont suscité un grand intérêt chez les collectionneurs canadiens et étrangers depuis que leur existence a été rendue publique autour de 1938 ou 1939. L’engouement soulevé par la collection de pièces au Canada après la fin de la Seconde Guerre mondiale a amené les amateurs à créer des clubs partout au pays. Les collectionneurs se sont mis à passer au peigne fin leur petite monnaie, dans le fol espoir de rassembler des ensembles complets de pièces canadiennes. La rareté des pièces frappées avec un point s’est confirmée, et la pièce de 1 cent plus particulièrement est devenue une espèce de saint Graal pour les collectionneurs : toujours recherchée, mais jamais trouvée. Les marchands de monnaie plaçaient des annonces pour les acquérir. Même le fabricant des nouveaux étuis de rangement Whitman, dotés d’ouvertures sur mesure pour les pièces et dans lesquels les collectionneurs de tout âge étaient fiers d’insérer leurs précieuses trouvailles, prévoyait les espaces pour ces pièces rares.
En avril 2016, Robert Lafortune a gracieusement fait don à la Collection nationale de monnaies d’un ensemble de pièces de 1936 comprenant les trois pièces marquées d’un point. L’ensemble appartenait à la famille du donateur depuis le début des années 1940, depuis l’époque où son père, Maurice Lafortune, qui travaillait à la Monnaie, avait acheté l’ensemble auprès de l’institution.
Parler d’un ensemble rare est un euphémisme. Il s’agit de l’unique ensemble intact connu. Deux autres ensembles ont été achetés par le grand collectionneur et homme d’affaires américain John J. Pittman en 1951 et 1954 respectivement. L’un d’entre eux a été volé dans la résidence de Pittman en avril 1964 et son contenu a été par la suite dispersé. Le second ensemble a été vendu à la pièce en 1997 lorsque la collection de Pittman a été mise aux enchères. Par ailleurs, le 1 cent et le 10 cents sont les deux pièces de monnaie canadiennes les plus rares. Même si l’ancien directeur de la Monnaie, W. Ronson, a confirmé en 1952 que 678 823 pièces de 1 cent et 191 237 pièces de 10 cents ont été mises en circulation. Seules trois autres pièces de 1 cent et cinq autres pièces de 10 cents sont connues, en dehors de celles qui font partie de notre ensemble. Cette incohérence reste un mystère encore inexpliqué.
Le Blogue du Musée
Escapade à Montréal pour une vente aux enchères de MTM International : 1re partie
Par : Paul S. Berry
La salle de vente est une vraie ruche. Environ 20 personnes attablées examinent minutieusement les différents lots, la tête inclinée et la loupe à trois centimètres du visage.
Congrès de l’Association royale de numismatique du Canada
Par : David Bergeron
Le 63e congrès annuel de l’Association royale de numismatique du Canada (ARNC) – vitrine canadienne destinée aux numismates – a eu lieu à Ottawa du 20 au 24 juillet 2016.
Ruée vers l’or! et Pour tout l’or des prospecteurs
Par : Graham Iddon
Pour tout l’or des prospecteurs, notre troisième exposition temporaire au MCH (nous rouvrirons nos portes en 2017), porte donc sur la ruée vers l’or. Il est toujours intéressant de pouvoir effectuer un lien entre nos expositions et celles de notre musée hôte.
Nouvelles acquisitions
Par : David Bergeron
Lorsque j’étais petit, j’aimais bien aller chez Canadian Tire avec mon père parce qu’il me donnait alors l’argent Canadian Tire qu’il recevait avec sa monnaie.
Restaurer des plaques d’acier
Avant de les mettre à la réserve, nous avons évalué les plaques brisées afin de déterminer si nous allions poursuivre le traitement de restauration. Nous avons finalement décidé de les remettre en bon état.Nouvelles acquisitions
Par : Paul S. Berry
En mai 2013, des employés du Musée de la Banque du Canada ont visité la BABN et ont pu sélectionner, pour la Collection nationale de monnaies, plus de 650 coins d’acier (petites plaques de métal gravées aussi appelées plaques en creux) et d’autres outils de production dont se servait l’entreprise pour préparer les plaques d’impression en taille-douce.
Une femme sur un BILLET II
Par : Graham Iddon
Le 15 avril a pris fin la consultation publique visant à choisir la Canadienne emblématique qui figurera sur un billet de banque. À l’issue de l’appel de candidatures lancé par la Banque du Canada, plus de 26 000 propositions ont été reçues : un franc succès.
Nouvelles acquisitions
Par : Paul S. Berry
Les Canadiens ont parfois utilisé l’argent comme objet de protestation politique et instrument de critique sociale, voire comme aide-mémoire bien pratique pour noter des pensées fugaces.
Une femme sur un BILLET
Par : Graham Iddon
La représentation de femmes importantes sur des monnaies nationales est de plus en plus courante partout dans le monde. À l’heure actuelle, au moins douze pays mettent à l’honneur des femmes ayant marqué l’histoire sur leur monnaie…
Reconstruction du Musée, 4e partie
Par : Graham Iddon
Le bâtiment a l’air plutôt étrange, mais il a désormais un vrai toit, des parois vitrées et des portes. Des portes? Voilà un bon indice. Il ne s’agit pas d’un planchodrome, mais de l’entrée pyramidale du Musée de la Banque du Canada.