Les briques de thé
Tea, tee, cha, tsài, tè, teo, chai, teh, chay : tous ces mots désignent la boisson faite à partir des feuilles de l’arbuste Camelia sinensis. Autrefois, on a fait la guerre pour contrôler le commerce du thé et on en offrait en cadeau en gage de paix. Le thé a même servi de monnaie. Dans le centre et le nord de l’Asie, les briques de thé ont servi d’unité de valeur et de moyen d’échange jusque tard au XXe siècle.
La Chine a eu le monopole du commerce du thé jusqu’au XIXe siècle. Plus le goût pour le thé se répandait, plus sa valeur augmentait. On l’échangeait contre des chevaux en Mongolie et au Tibet. Des caravanes russes voyageaient pendant des mois à travers la Sibérie pour obtenir du thé, qui était troqué contre des fourrures.
Les briques de thé étaient durables, faciles à emballer et, dans les conditions idéales, pouvaient être préservées indéfiniment. Dans des usines de la province du Sichuan, en Chine, les feuilles fraîchement cueillies étaient passées à la vapeur, réduites en poudre, puis pressées dans des moules. Les briques étaient ensuite séchées au soleil ou cuites au four pour les durcir.
La valeur d’une brique dépendait de la qualité du thé et de la distance parcourue à partir de la Chine. Un missionnaire français qui a voyagé au Tibet au XIXe siècle a rapporté dans ses écrits que, dans leurs négociations, les hommes précisaient le nombre de briques ou de paquets (quatre briques) de thé à remettre. Les ouvriers et les domestiques étaient payés en briques de thé, et un cheval en coûtait vingt paquets. Au début du XXe siècle, des aventuriers occidentaux qui s’étaient rendus dans des régions éloignées de la Mongolie et du Tibet ont constaté que ni l’or ni l’argent ne pouvait servir à acheter des provisions, seulement le thé.
La brique de thé montrée ici fait partie de la Collection nationale de monnaies de la Banque du Canada et a été produite dans la République populaire de Chine au milieu du XXe siècle. Passez la voir dans notre aire d’exposition permanente, aux côtés de bien d’autres objets insolites et fascinants qui ont servi de monnaie au fil de l’histoire.
Le Blogue du Musée
Les billets de la Collection : Congrès de l’ARNC de 2013 à Winnipeg
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Le congrès de l’Association royale de numismatique du Canada (ARNC) s’est conclu en juillet dernier à Winnipeg, au Manitoba. Il y avait plus de trente ans que l’ARNC n’avait pas tenu son congrès dans cette ville.
Le grand départ de nos gros artéfacts
Par : Graham Iddon
Le 2 juillet, le Musée a fermé ses portes pour être rénové. Dans cette optique, vers la fin du mois de mai, des techniciens ont commencé à procéder au déménagement des artéfacts les plus volumineux. Le premier à partir a été le coffre-fort.
Le mot du directeur - c’est le début d’un temps nouveau
Par : Ken Ross
« Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre » : nous connaissons presque tous cette citation célèbre d’Alexander Graham Bell. Cependant, nous oublions souvent qu’elle comporte une deuxième partie : « Mais nous regardons souvent si longtemps et avec tant de regrets la porte fermée que nous ne voyons pas celles qui s’ouvrent pour nous. »
À la mémoire d’Alex Colville (1920-2013)
Par : Raewyn Passmore
Le personnel du Musée de la monnaie a été attristé d’apprendre le décès de l’artiste Alex Colville, le 16 juillet à son domicile de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, à l’âge de 92 ans. M. Colville est l’un des peintres les plus célèbres au Canada, mais ses sculptures, elles, sont moins connues.
Au revoir, cher Musée!
Par : Graham Iddon
Les origines du Musée de la monnaie remontent à 1959, année où le gouverneur James Coyne a proposé d’instaurer une collection de monnaies reflétant l’histoire colorée des moyens de paiement au Canada. C’est en 1963 que le feu vert a été donné par le successeur de M. Coyne, Louis Rasminsky. Entre-temps, on avait élargi le mandat de la collection pour y inclure l’histoire mondiale de la monnaie, des artéfacts liés à sa fabrication ainsi qu’au domaine bancaire, de même qu’une bibliothèque consacrée à la numismatique.