Notre conservateur en chef part l’esprit tranquille
par Chris Faulkner
Cette semaine, notre conservateur en chef et directeur de la Collection nationale de monnaies (CNM), Paul S. Berry, a pris sa retraite. Outre un intermède de quelques années au département de la Monnaie, Paul a, pendant 35 ans, travaillé sans relâche et avec une vive passion à préserver et développer la CNM, la plus imposante collection de monnaies au Canada. Nous avons demandé à Chris Faulkner, président du Comité consultatif des acquisitions de la CNM, de nous dire un mot sur Paul et sur sa carrière. Chercheur à l’Université Carleton, le professeur Faulkner y enseigne la cinématographie. Il connaît Paul depuis plus longtemps que le reste d’entre nous.
Je ne me rappelle pas exactement à quel moment j’ai rencontré Paul la première fois, mais je crois que cela devait remonter à 1984, un peu après son arrivée. On aurait cru que c’était hier… En fait, non. C’était il y a déjà belle lurette, quand nous avions plus de cheveux qu’aujourd’hui! Du moins, lui. Au-delà de notre physique, bien d’autres choses ont changé depuis.
Dans les années 80 et 90, le rythme du quotidien, avec son lot de responsabilités professionnelles et familiales, me cantonnait à des visites clairsemées de la Collection nationale de monnaies. À l’époque, la collection se trouvait au rez-de-chaussée, et l’entrée était située rue Wellington. Je n’ai eu l’occasion de mieux connaître Paul qu’à partir des années 2000 – surtout après sa nomination comme conservateur en chef et quand mes visites dans le cadre de mes recherches sont devenues plus régulières.
Ce que Paul a réussi à faire est tout simplement inouï : il nous laisse un legs immense. Le déménagement dans des locaux beaucoup plus spacieux (même s’ils sont au sous-sol), l’aménagement de véritables bureaux, un espace pour abriter une bibliothèque de titres qui ne cesse de s’enrichir (de loin la plus complète du genre au Canada), des chambres fortes dignes de ce nom qui permettent d’entreposer une collection fabuleuse d’artefacts numismatiques (là encore, sans aucun doute la meilleure collection du genre au Canada), des installations muséales ultramodernes, un studio de photographie, tout cela a été réalisé sous ses auspices et constitue un patrimoine inégalé pour les chercheurs et des ressources pour le Musée de la Banque du Canada. Paul a su prendre grand soin de cette collection et a été, de ce fait, un apport précieux pour la Banque.
Paul a mis en place une politique d’acquisition rationnelle pour la collection numismatique et a continué à enrichir la bibliothèque. Quand il décida de tendre la main aux autres numismates en créant le Comité consultatif des acquisitions en 2007, j’ai accepté sans réserve son invitation à prendre le gouvernail de cette structure, en raison du profond respect que j’avais pour Paul et parce que j’étais convaincu de la valeur nationale – voire internationale – de la collection. Paul a été transparent avec le Comité au sujet de la politique et des pratiques entourant la collection, et il a toujours accepté avec magnanimité et calme la modeste contribution du Comité.
Ce qui m’a impressionné, durant mon mandat de président du Comité consultatif des acquisitions et mes fréquentes visites de chercheur, ce n’était pas seulement les qualités évidentes d’administrateur de Paul, mais aussi sa profonde connaissance de l’histoire de la monnaie et du monde bancaire. Ce type de savoir se construit patiemment. Paul est doué d’une sensibilité d’historien, est doté d’un sens de l’organisation et a un souci du détail. Ce sont les qualités essentielles d’un bon numismate. Bien des fois, devant un artefact, Paul discernait des choses qui m’avaient échappé! De mémoire, nos conversations sur la numismatique n’ont jamais été ennuyeuses, et elles ont pourtant été nombreuses au fil du temps.
Paul prend sa retraite : sa chevelure ne repoussera pas. En revanche, il n’est pas trop tard pour nous faire bénéficier de toute son expertise en mettant ce savoir encyclopédique par écrit.
Merci, Chris. C’est unanimement que nous adressons, au nom du Musée et de la Banque, nos meilleurs vœux à Paul dans ce nouveau chapitre de sa vie. Merci de tout cœur, Paul.
Tu vas nous manquer!
Le Blogue du Musée
Planifier une exposition : toute une aventure (huitième partie)
Par : Graham Iddon
Cette fois-ci, nous avons pu admirer avec enthousiasme l’ensemble des textes, imprimés directement sur des panneaux de bois d’une hauteur de près de deux mètres et demi. En recourant à un procédé novateur, le personnel du centre de production d’expositions du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke est parvenu à des résultats vraiment impressionnants.
Planifier une exposition : toute une aventure (septième partie)
Par : Graham Iddon et Louise-Anne Laroche
Nous avons arrêté notre choix sur la compagnie qui fabriquera les composantes de notre exposition itinérante à venir, La gravure : un art à découvrir. Voilà qui est fort exaltant!
Nouvelles acquisitions
Par : Raewyn Passmore
Les derniers venus dans la Collection nationale de monnaies proviennent de contrées lointaines et datent de 1 500 à 2 500 ans.
Le Big Nickel
Par : Paul S. Berry
La pièce commémorative de cinq cents de 1951 a été émise pour célébrer le 200e anniversaire de la découverte du nickel comme élément naturel. Tout récemment, j’ai eu l’immense plaisir de participer aux festivités entourant l’anniversaire du Big Nickel et de donner un exposé sur le concours graphique organisé à l’époque en vue de la fabrication de la pièce de cinq cents de 1951.
Planifier une exposition : toute une aventure (sixième partie)
Par : Graham Iddon
Inutile à ce stade de pinailler sur les détails. Nous convoitions certes une voiture luxueuse, mais savions bien qu’au final, nous allions hériter d’une très belle berline familiale.
Planifier une exposition : toute une aventure (cinquième partie)
Par : Graham Iddon
Le moment est venu pour le rédacteur de respirer un bon coup, car il doit maintenant parvenir à résumer en 65 mots 50 pages de recherches autour d’un thème comme « la représentation de 75 ans d’identité nationale sur les timbres et les billets de banque ».
La signature de la première sous-gouverneure
Par : Graham Iddon
Pendant une bonne partie de leur histoire, les billets de banque canadiens représentaient, en quelque sorte, des promesses : leur échange contre des espèces (pièces d’or et d’argent) à l’institution émettrice était garanti.