D’un support à l’autre
En ce jour anniversaire du lancement de la pièce de 2 $, survenu en 1996, découvrez sa raison d’être et la face cachée du billet de 2 $ canadien.
Un billet de mauvaise réputation?
On trouvait déjà des coupures de deux dollars au Canada bien avant la Confédération. Cependant, elles étaient relativement peu communes dans l’Ouest. Et pour cause! Le bruit y courait qu’elles servaient à l’un des commerces, disons, les moins reluisants de l’époque de la colonisation, à savoir la prostitution. Même si cette association n’était que pure rumeur, le billet de deux dollars n’était vraiment pas populaire dans l’Ouest.
Toutefois, son remplacement par une pièce de monnaie, en 1996, n’a rien à voir avec l’idée que les habitants de l’Ouest auraient pu se faire de ce billet, somme toute innocent.
En fait, c’est une décision économique qui a prévalu, en l’espèce une mesure de réduction des coûts. Le billet de papier était loin d’être aussi résistant à l’usure quotidienne qu’une pièce peut l’être. En effet, un billet de 2 $ durait environ un an, alors que la durée de vie d’une pièce dépasse dix ans. Même un billet en polymère ne peut durer aussi longtemps. Évidemment, la frappe de pièces de monnaie coûte beaucoup plus cher que l’impression de billets de banque. Mais sachant qu’on aurait dû imprimer dix billets pour chaque pièce, on comprend que la frappe de monnaie est apparue comme l’option la plus rentable. Les faits l’ont d’ailleurs prouvé par la suite.
Les billets et les parcomètres font deux
Si une partie des Canadiens étaient enchantés de voir disparaître les anciens billets papier de 2 $, la nouvelle pièce a d’abord été reçue avec une certaine réticence. Il y avait même des rumeurs voulant que la partie centrale puisse se détacher. C’était faux, et les Canadiens se sont vite adaptés à la nouvelle pièce de monnaie puisqu’elle est commode à utiliser dans les distributrices et les parcomètres.
En fin de compte, elle a été si bien acceptée que la Monnaie royale canadienne a dû en augmenter la production. Durant la seule première année, quelque 325 millions de pièces de 2 $ ont été frappées. Si vous examinez de temps en temps votre petite monnaie, il y a de grandes chances que vous y trouviez des pièces de 2 $ datant de la première frappe, en 1996. Depuis, la production annuelle varie entre 10 et 30 millions d’exemplaires.
La petite histoire du surnom anglais Toonie
Comme la popularité de la pièce de deux dollars grandissait, les Canadiens l’ont surnommée affectueusement le « toonie » en anglais. Pour ceux qui ne connaissent pas l’origine de ce surnom, voici brièvement son histoire. La pièce de 1 $ canadienne qui est ornée d’un huard (soit « loon », en anglais) a rapidement reçu le surnom de « loonie ». Cette fois-ci, au lieu de s’inspirer de l’animal illustrant la pièce (l’ours polaire), les Canadiens ont plutôt opté pour le mot « toonie », soit une contraction de two loonies (deux pièces de 1 $). Les surnoms « bearie » (du mot anglais bear pour ours) et « doubloonie » ont été proposés, mais c’est toonie qui est finalement passé dans l’usage.
En 2006, la Monnaie royale canadienne a lancé un concours pour trouver un nom à l’ours figurant sur la pièce de 2 $. Les noms Wilbert et Plouf étaient populaires, mais c’est Churchill qui a été choisi, en clin d’œil à la ville du Manitoba connue pour l’observation des ours.
Le Blogue du Musée
Le mot du directeur : Une aide fort appréciée
Par : Ken Ross
Dans un de mes meilleurs moments de cinéma, Josh Waitzkin, un petit prodige des échecs âgé d’alors onze ans, fait le vide dans son esprit et imagine qu’il débarrasse l’échiquier devant lui de ses pièces pour mieux réfléchir à sa stratégie en vue d’une partie déterminante. On est dans un tournoi et il est sur le point de le remporter.
Les présentoirs sont presque vides
Par : Graham Iddon
Plus de 2 000 pièces de monnaie, billets de banque, perles et coquillages sortent de leur vitrine pour la première fois depuis qu’ils y ont été placés, en 1980. Le personnel de conservation du Musée s’affaire à retirer les panneaux des vitrines, à placer les pièces dans des tiroirs spécialement conçus pour les recueillir et à glisser les billets dans des enveloppes sans acide en mylar.
Le Musée commence à se vider
Par : Graham Iddon
Les festivités des fabuleux adieux du Musée de la monnaie venaient à peine de se terminer que le conservateur en chef, Paul Berry, et son équipe commençaient à vider les vitrines, qui n’avaient pas été ouvertes depuis 1980. La tâche la plus colossale a été de retirer les quelque 2 500 billets de banque exposés dans la salle communément appelée « galerie 8 ».
Les billets de la Collection : Congrès de l’ARNC de 2013 à Winnipeg
Par : David Bergeron
Le congrès de l’Association royale de numismatique du Canada (ARNC) s’est conclu en juillet dernier à Winnipeg, au Manitoba. Il y avait plus de trente ans que l’ARNC n’avait pas tenu son congrès dans cette ville.
Le grand départ de nos gros artéfacts
Par : Graham Iddon
Le 2 juillet, le Musée a fermé ses portes pour être rénové. Dans cette optique, vers la fin du mois de mai, des techniciens ont commencé à procéder au déménagement des artéfacts les plus volumineux. Le premier à partir a été le coffre-fort.
Le mot du directeur - c’est le début d’un temps nouveau
Par : Ken Ross
« Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre » : nous connaissons presque tous cette citation célèbre d’Alexander Graham Bell. Cependant, nous oublions souvent qu’elle comporte une deuxième partie : « Mais nous regardons souvent si longtemps et avec tant de regrets la porte fermée que nous ne voyons pas celles qui s’ouvrent pour nous. »
À la mémoire d’Alex Colville (1920-2013)
Par : Raewyn Passmore
Le personnel du Musée de la monnaie a été attristé d’apprendre le décès de l’artiste Alex Colville, le 16 juillet à son domicile de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, à l’âge de 92 ans. M. Colville est l’un des peintres les plus célèbres au Canada, mais ses sculptures, elles, sont moins connues.
Au revoir, cher Musée!
Par : Graham Iddon
Les origines du Musée de la monnaie remontent à 1959, année où le gouverneur James Coyne a proposé d’instaurer une collection de monnaies reflétant l’histoire colorée des moyens de paiement au Canada. C’est en 1963 que le feu vert a été donné par le successeur de M. Coyne, Louis Rasminsky. Entre-temps, on avait élargi le mandat de la collection pour y inclure l’histoire mondiale de la monnaie, des artéfacts liés à sa fabrication ainsi qu’au domaine bancaire, de même qu’une bibliothèque consacrée à la numismatique.