Les modèles de la série L’épopée canadienne
L’automne dernier, la Banque du Canada a émis le tout premier billet vertical du pays, soit la coupure de 10 $ ornée du portrait de Viola Desmond. Mais ce n’était pas la première fois que la Banque envisageait un format vertical.
La Banque sonde l’opinion du public
Vous êtes-vous déjà demandé quel aspect de la vie au Canada ou de l’identité canadienne comptait le plus pour vous? Maintenant imaginez comment vous l’exprimeriez sur un billet de banque. Pas si facile qu’on le pense, n’est-ce pas?
En 1997, la Banque du Canada a lancé des consultations publiques pour découvrir ce qui représentait le mieux le pays et sa population aux yeux des Canadiens. Était-ce une personne, un endroit ou un animal? C’était la première fois que la Banque consultait les Canadiens pour choisir ce qui figurerait sur la monnaie du pays. Plus de 4 000 personnes de différentes cultures et groupes sociaux ont répondu à l’appel et exprimé leur opinion.
Évidemment, de nombreux participants ont proposé le castor et la police montée. Mais les suggestions concernaient aussi le rocher Percé au Québec, la Confédération, Nellie McClung, les libertés individuelles, le hockey, Louis Riel, les casques bleus, l’insuline, soit autant de symboles du Canada pour les gens d’ici et d’ailleurs dans l’esprit d’une partie des répondants.
Grâce à ces consultations, la Banque a pu dégager de grands thèmes canadiens pouvant être utilisés comme principales inspirations d’une nouvelle série de billets : la diversité, la liberté, la nature, l’histoire, les loisirs, les inventions et les personnalités canadiennes. Dans ce panthéon de personnalités figuraient aussi bien des personnes qui s’étaient distinguées que les personnages traditionnellement associés au Canada, comme le bûcheron ou le trappeur.
Un lien étroit avec la nature
Chaque élément d’un nouveau billet de banque fait parfois l’objet d’une dizaine de versions avant qu’un prototype soit finalement retenu. Même les thèmes passent par une phase de maturation.
Le tout premier thème sélectionné pour la nouvelle série était la faune. Après avoir consulté des naturalistes de renom, la Banque a pu établir une liste d’animaux qui sont étroitement associés au Canada, mais qui ne sont pas connus pour leur mauvais tempérament ni pour être des mangeurs d’hommes. Par exemple, les grizzlys sont imposants et font peur, tandis que les loutres sont mignonnes et amusantes.
Parallèlement, la Banque a aussi dressé une courte liste de personnalités canadiennes. L’équipe chargée de la conception des billets a longuement réfléchi à l’idée de jumeler des personnalités canadiennes avec l’animal qui les représenterait le mieux.
Jumeler des personnalités canadiennes avec un animal
- Samuel de Champlain et un castor
- Emily Carr et un mouflon
- Lucy Maud Montgomery et une bernache du Canada
- Sir George-Étienne Cartier et un harfang des neiges
- Nellie McClung et un ours
- Tom Longboat et un loup
Le premier ministre de l’époque, Jean Chrétien, a préféré conserver le portrait de premiers ministres sur les nouveaux billets au lieu de celui de personnalités canadiennes. Un animal a tout de même été choisi pour le verso de chaque coupure.
En octobre 1998, les dessins et thèmes ont été remis à une société d’impression de produits fiduciaires. Ses équipes de conception ont présenté en retour à la Banque un résultat des plus surprenants : des billets verticaux.
L’équipe dirigée par Jorge Peral de la Compagnie canadienne des billets de banque limitée a proposé une série de billets de banque totalement inédite. Même si les coupures qui la composaient étaient somme toute très modernes, leur recto comprenait les motifs habituellement utilisés sur les billets de banque. Par contre, c’était une tout autre histoire pour ce qui est du verso. On avait déjà vu à quelques occasions des billets verticaux en Europe, mais de ce côté-ci de l’Atlantique, ces modèles tranchaient vraiment.
Les traditions bien ancrées des billets de banque
Mais ces billets n’ont jamais vu le jour. C’est plutôt un format horizontal qui a été choisi. Même le thème de la faune a été écarté afin d’adopter une approche différente pour exprimer l’identité canadienne. Toutefois, la proposition de recto a été conservée et, par la suite, peaufinée pour la nouvelle série de billets.
Le thème de la faune a mené à la création de superbes images, mais ce sont finalement des sujets plus représentatifs de l’expérience canadienne qui ont été choisis. En effet, les illustrations du maintien de la paix, des enfants au jeu, de l’innovation, de l’exploration et des droits sociaux découlent d’une initiative plutôt audacieuse pour représenter le Canada et les Canadiens. Lorsque les billets ont été émis, la Banque les considérait comme les billets les plus emblématiques du Canada. Le processus de création a été si fructueux que les consultations publiques sont devenues une étape essentielle de la conception des billets de banque.
Un message intemporel?
Les billets de cette série ont marqué un virage important dans la représentation de notre identité nationale sur notre monnaie. Pour ce qui est du billet vertical, il ne semble plus si excessif depuis que la Banque du Canada a émis un billet de 10 $ entièrement vertical. Jetez-y un coup d’œil : la Banque a adopté une toute nouvelle approche autant sur le plan de la conception que du contenu.
Même si les billets de la série L’épopée canadienne ne sont plus produits depuis longtemps, vous pourriez en trouver un de temps en temps dans votre portefeuille. Si vous mettez la main sur l’un d’entre eux, examinez de près ses illustrations multidimensionnelles et ce qu’elles révèlent à propos de notre pays et de notre nation.
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