Un artéfact imposant traité aux petits soins
Des billets, des pièces, et plus encore! Le Musée détient – littéralement – des milliers d’objets liés à la fabrication de l’argent. L’ajout d’une presse d’imprimerie du XIXe siècle à notre collection a posé plusieurs défis inhabituels à notre équipe responsable de la Collection.
Une vénérable société d’impression fait don de son patrimoine historique
En 2012, la société d’impression de produits fiduciaires basée à Ottawa, BA International Inc., a fermé ses portes. Anciennement appelée la British American Banknote Company, la BA International imprimait des billets de banque, des passeports, des obligations et tout autre document fiduciaire depuis avant la Confédération. Cette fermeture a tout de même permis à la Collection nationale de monnaies d’acquérir des objets mettant en évidence différents procédés d’impression utilisés par l’entreprise et d’autres sociétés d’impression de produits fiduciaires. Nous avons ainsi eu la chance d’obtenir, entre autres, un gros outil de production connu sous le nom de presse en taille-douce dite
« araignée ».
Une tradition vieille de 500 ans
Largement répandu au XIXe siècle, ce type de presse manuelle était utilisé pour imprimer des documents financiers sécurisés au moyen de la taille-douce. La taille-douce est un procédé d’impression dont la première étape consiste à graver une image sur une plaque d’acier doux. Une fois gravée, cette plaque est enduite d’encre, puis essuyée à l’aide d’un chiffon pour enlever le surplus d’encre. La plaque est ensuite placée sur la presse, sous une feuille de papier vierge. L’imprimeur actionne les leviers manuellement pour faire tourner les deux gros cylindres où passeront la plaque surmontée de la feuille de papier. La pression exercée par les deux cylindres pousse le papier dans les parties encrées, produisant une impression en relief. Les grands leviers de la presse font penser aux pattes d’une araignée, d’où son nom de presse « araignée ».
L’humidité : l’ennemi à vaincre
Lorsque nous avons reçu la presse « araignée » de la BA International en 2013, nous avons découvert qu’elle avait été exposée à plus d’humidité que nous nous y attendions. Le résultat? Une couche de rouille orangée recouvrait toutes les surfaces en acier qui avaient été en contact avec l’air. De plus, de la poussière et de la saleté s’étaient incrustées dans les fissures au fil de ses années d’utilisation.
Étant donné que nous n’avions pas prévu d’exposer immédiatement la presse dans le Musée, nous avons décidé de la restaurer avant de l’entreposer dans la réserve. Nous avions pour objectif de réparer le plus de dommages possible et, idéalement, d’empêcher la corrosion active.
Un traitement doux pour une machine robuste
Après avoir effectué plusieurs tests sur les surfaces de la presse, nous avons décidé d’enlever la rouille à l’aide d’une laine d’acier ultrafine, puis de nettoyer doucement la surface avec un chiffon et de l’alcool. La saleté incrustée a ensuite été retirée avec des cotons-tiges légèrement imbibés d’essence minérale. Enfin, une fine couche d’huile pour machines a été appliquée sur toute la surface métallique pour la protéger de la corrosion.
L’entreposage de la presse
Une fois dans la réserve, la presse a été scellée dans une tente en feuilles de polyéthylène avec des sacs en gel de silice qui absorbent l’humidité. Cela permet de créer un microclimat plus sec pour la presse. Nous surveillons de près l’état de la presse « araignée » durant son entreposage pour nous assurer que ce précieux artéfact continue d’exister pour les générations à venir.
Ne manquez pas notre prochain billet de blogue sur la restauration de quelques-unes des plaques d’impression que nous avons acquises en même temps que la presse.
La sécurité, ADN des billets de banque
Par : Graham Iddon
L’impression de produits fiduciaires est l’art d’aller au-devant des menaces de contrefaçon et d’y réagir. La contrefaçon est celui de prévoir les nouveaux éléments de sécurité des billets de banque et de les contourner. Ce jeu du chat et de la souris a une incidence sur chaque aspect des billets de banque.
Enseigner l’art avec la monnaie
Par : Adam Young
De la conception au produit final, les billets de banque et les pièces de monnaie peuvent servir à explorer et à enseigner l’art, y compris les techniques et procédés artistiques.
Nouvelles acquisitions de 2022
Par : David Bergeron et Krista Broeckx
Nous voilà au début d’une nouvelle année, le moment idéal pour se remémorer certains objets notables que le Musée a ajoutés à la Collection nationale de monnaies en 2022. Chaque objet a quelque chose d’unique à raconter sur l’histoire monétaire et économique du Canada.
L’argent : une histoire de confiance
Par : Graham Iddon
Les dollars et les cents que nous utilisons tous les jours n’auraient pas de valeur sans notre confiance. Qu’il s’agisse d’or ou de bits sur un disque dur, une monnaie viable repose sur la confiance du public.
L’invasion de Winnipeg
Par : David Bergeron
Des arrestations et des fouilles étaient faites au hasard dans la rue. Des passants étaient arrêtés puis emprisonnés dans un camp d’internement. Le mark allemand a même remplacé le dollar canadien et formé la monnaie de propagande de l’opération « Si un jour... ».
Des billets de banque inspirants
Par : Krista Broeckx
Les images sur la série de billets de la Banque du Canada de 1935 représentent la riche histoire industrielle du pays.