Le Canada, tel qu’il est représenté sur nos billets de banque
Les Canadiens se sont longtemps identifiés aux paysages de leurs régions, et pas seulement en raison des ressources naturelles qui s’y trouvent.
Au milieu des années 1950, avec l’introduction de gravures des superbes paysages du pays, cette dimension de notre identité a commencé à être illustrée sur nos billets de banque. Les images qui figurent sur les billets de banque d’une nation reflètent le plus souvent la façon dont elle se perçoit.
Deux billets de banque sous la loupe
La gravure des deux billets ci-dessus est composée d’une chute, d’une forêt dense et de montagnes à l’horizon qui sont surplombées par un vaste ciel couvert de nuages. Mais qui est l’adonis sur le billet de 1937? En fait, il n’a jamais existé et est plutôt une allégorie, c’est-à-dire une image fictive symbolisant une idée abstraite. Illustrant, entre autres, la prospérité, la confiance, l’industrie, le progrès, la paix, la justice et la sécurité, les figures allégoriques étaient à la mode à l’époque. Qu’en est-il de notre adonis? Lui et son paysage imaginaire évoquent l’énergie hydroélectrique. Pour sa part, la vignette panoramique du billet de 1954 rend strictement hommage à l’indéniable beauté de la nature. Ce billet innove d’ailleurs bien plus qu’il n’y paraît.
Un territoire de possibilités et d’une grande beauté naturelle
Les deux billets témoignent de deux attitudes très différentes envers le même phénomène. Lorsque la vignette du billet de 1937 est imprimée pour la première fois sur le billet de 5 $ de 1935 (la même vignette a été utilisée pour les deux billets), l’image du Canada comme pourvoyeur de matières premières et terre fertile en occasions d’affaires était démodée depuis bien longtemps. Du fait de la Seconde Guerre mondiale, il n’a été possible de concevoir une toute nouvelle série de billets de banque qu’au début des années 50, où l’image du pays dépeinte sur les billets était déjà complètement dépassée. La Banque du Canada était donc déterminée à produire des billets modernes dont le style et les illustrations correspondaient bien à l’identité des Canadiens (même si le portrait de la reine se trouvait sur tous les billets). Le verso des nouveaux billets était marqué par l’audace et la sobriété. Il comportait de magnifiques vignettes dépeignant un pays peu transformé par l’homme et d’une beauté naturelle intacte. Même si cet état sauvage disparaissait rapidement, ces billets présentaient une nouvelle image des Canadiens : celle d’un peuple dont l’identité était étroitement liée à la terre.
L’œuvre de l’homme
La série de billets qui a suivi dans les années 70 s’inspirait d’un thème semblable, mais représentait une vision plus moderne du pays. En effet, ajoutées aux paysages, l’activité humaine et l’intervention de l’homme ont transformé les illustrations pour dresser un portrait plus complet du Canada et de ses habitants. Les gens et les paysages se côtoyaient. Et que dire de la vignette très détaillée de l’usine figurant sur le billet de dix dollars de 1971? Qu’on le veuille ou non, cette usine faisait bel et bien partie du paysage du Canada moderne.
L’habitat naturel du Canada
La série de billets qui a vu le jour au milieu des années 80 était également, d’une certaine manière, une série de paysages. Il n’est pas rare de voir des oiseaux sur des billets de banque, mais la série Les oiseaux du Canada s’est distinguée en présentant des vignettes d’oiseaux et de leur habitat naturel étalées sur la largeur des billets. Étant donné la grandeur des images, les paysages étaient presque aussi importants visuellement que les oiseaux. Même si aucun de ces paysages ne représentait d’endroits précis, ils ont créé une vue d’ensemble du pays, des marécages aux lacs du nord, en passant par les Prairies et la toundra. Tout comme les oiseaux, certains paysages auraient pu représenter quasiment n’importe quelle province. Cette série proposait donc une vision unie du pays qui laissait tout de même de la place aux identités régionales.
Un billet rassembleur
Les paysages ont pratiquement disparu de nos billets de banque dans les deux séries qui ont suivi. Cependant, lorsque la Banque a décidé de produire un billet commémoratif pour souligner le 150e anniversaire de la Confédération, les consultations publiques ont révélé que les Canadiens souhaitaient revoir des paysages sur leurs billets. Par le passé, les concepteurs avaient tous les billets d’une série pour mettre en valeur la nature du pays. Cette fois-ci, ils n’avaient qu’un seul billet pour le faire. C’était un défi de taille!
Les cinq paysages reproduits au verso de ce billet correspondent à peu près aux régions géologiques du Canada. De gauche à droite : les montagnes côtières de la Colombie-Britannique, les Prairies, le Bouclier canadien, la côte atlantique et les aurores boréales. Ce billet ne fait pas que montrer brillamment la grande diversité des paysages canadiens à travers cinq images. Il révèle peut-être aussi un aspect non dit de l’identité canadienne, qui est ressorti durant le processus de sélection des paysages : le sens du compromis.
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Donc, comment l’aménagement du Musée de la Banque du Canada progresse-t-il? Tout semble aller comme sur des roulettes, merci de poser la question!